Les cloches quotidiennes des femmes au village
Les yeux ne voient pas bien, les oreilles n’entendent pas quand le ventre est creux et la marmite ne veut pas et ne peux pas passer une journée entière sans contenir quelque chose. Oui, les hommes ont bien le doit de remplir le grenier familial, mais les femmes, à chaque cocorico du coq le matin, se mettent sur pied pour aller causer avec leurs amis à haute voix pour dire au ventre qu’elles ne l’ont pas oublié afin que les yeux et les oreilles ne le trahissent. Le bruit des pilons dans les mortiers est une cloche qui ne dérange personne au village et donne l’espoir à l’étranger qui arrive de loin parce qu’il est sûr qu’il va avoir à manger, surtout quand il pense à l’hospitalité de chez nous où le riz cuit appartient à tout le monde.
Une causerie quotidienne que les femmes du village n’oublient jamais et n’abandonnent jamais. Tache facile ? Je crois que non, c’est une activité qui demande le mouvement de tout le corps et surtout rend les mains de nos mamans, de nos femmes, de nos sœurs très dures. Mais, je les salue, je les salue parce qu’elles sont toujours fières de tout cela pour vue que tout le monde mange y compris les étrangers.
Je souhaite que ce bruit de pilons et de mortiers ne se taise jamais, mais qu’il soit remplacé par le bruit du moteur d’un moulin au village. Elles sont fatiguées, les femmes du village. Depuis le début des temps, ce système existe et continue aujourd’hui même si dans tous les domaines, les machines tentent de remplacer les humains. Il est temps de penser à cela. Les femmes n’ont peut-être pas le moyen de s’acheter des moulins, mais je pense que, même si elles ne sont pas au courant d’une journée en leurs noms, les femmes du village peuvent être surprises d’année en année par des moulins, des moulins fournis au nom de “la journée internationale des femmes”.
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