Fumier tradition, un des bénéfices de l’élevage au village

Article : Fumier tradition, un des bénéfices de l’élevage au village
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21 April 2013

Fumier tradition, un des bénéfices de l’élevage au village

Une grande haie contenant du fumier au village
Une grande haie contenant du fumier au village

Le petit élevage n’est pas pratiqué par les populations rurales par simple plaisir comme certains qui ont le moyen le pratiquent en ville. Comme signalé dans un billet précédent, il est comme une petite banque, c’est une caisse d’épargne pour les habitants du village, mais également un moyen d’obtenir du fumier pour leurs champs.

Au village, plus on a des têtes, plus on a beaucoup de fumiers pour les champs, plus on s’attend à de bonnes récoles s’il pleut normalement. C’est pour quoi, dans beaucoup de familles, on voit des animaux gardés dans une haie à un coin de la cours familiale. Ces animaux peuvent appartenir à différentes personnes de la famille, mais les résidus ramassés sont versés dans le champ commun et cela pour avoir une grande quantité de céréales pour remplir le grenier commun, facteur d’union et de cohésion familiale au village. Déposer des tiges et des pailles sèches dans la haie sert à alimenter les animaux, mais aussi à avoir beaucoup de fumiers pour les champs à l’approche de l’hivernage. Ces tiges, ces pailles et la bouse piétinées et mélangées par les animaux constituent de très bons fumiers.

Cela occasionne d’ailleurs un partenariat entre certains peuls éleveurs et leurs amis paysans: (donnant-donnant).

Les peuls donnent du fumier en prenant place dans les champs de leurs amis paysans, les paysans autorisent les éleveurs à faire brouter à leurs animaux et à les faire boire au puits collectif du village tout au long du séjour, c’est-à-dire la période entre la fin de la récolte et l’approche de la prochaine saison des pluies.

Comment tout cela se passe ?

Une haie pour garder les animaux derrière le village
Une haie pour garder les animaux derrière le village

Il y a certains hameaux de peuls où l’eau et l’aliment bétails font défaut. Ces peuls ont besoins de se déplacer dans d’autres localités où ils peuvent suffisamment avoir de l’eau et de l’aliment pour leurs bétails. Ils rejoignent ainsi des villages et sont accueillis par leurs amis paysans car ces derniers ont aussi besoins des résidus et de la bouse d’animaux comme fumiers pour leurs champs. C’est ainsi que chaque année, à la fin des récoltes, on voit des peuls se déplacer dans d’autres villages avec leurs animaux. Ils y passent toute la saison chaude et retournent dans leurs villages à l’approche de la saison des pluies. Les paysans, après leur départ, ramassent les résidus contenus dans la haie et les vers dans les différentes parties non productives de leurs parcelles.

C’est un très bon partenariat éleveurs-payants, mais des fois, ça tourne mal à cause du mauvais calcul du temps. Les villages pour lesquelles ces éleveurs se dirigent, peuvent avoir fini, mais des villages en cours de route n’ont peut-être pas totalement fini avec la récole. Les animaux de passage dans ces villages ravageaient des champs et cela provoquait des tensions entre éleveurs et paysans. Mais grâce au téléphone portable, cette opposition entre peuls et paysans a beaucoup diminué. Avant de se déplacer avec les animaux, les peuls appellent d’abord dans leurs villages où ils veulent partir pour savoir s’ils peuvent passer avec les animaux et quelles sont les meilleures pistes pour ne pas entrer dans les champs.

Ces fumiers versés dans les champs avec une bonne pluviométrie, donnait de la joie de vivre au village sans famine. A cela, on ajoute maintenant de l’engrais industriel. N’y a-t-il pas de conséquences ? On en parlera ! Je ne suis pas spécialiste, mais….

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Commentaires

Limoune
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Pour une agriculture traditionnelle et respectueuse de la terre, je dis merci

fasokan
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Merci pour ton commentaire!