Le décorticage traditionnel des haricots au village

21 October 2013

Le décorticage traditionnel des haricots au village

Le décorticage traditionnel des haricots au village
Le décorticage traditionnel des haricots au village

Ces mois d’octobre et novembre, constituent la période des récoltes et du décorticage des haricots au village. Le haricot est une des plantes qui mûrissent très vite et aident les paysans à passer les périodes de soudure en cas de famine.

Je suis arrivé deux jours au village avant la fête. J’ai coïncidé avec le décorticage des haricots par les petits garçons. Ce sont les mêmes pratiques que le battage du mil. J’ai trouvé que ces garçons avaient étalé les haricots sur un grand espace bien propre et avaient commencé à taper les haricots avec les bâtons qu’ils détenaient chacun. Cela a été le premier moment fort de mon arrivée au village pour cette fête de Tabaski 2013 parce que, du coup, ce geste a suscité à moi, les bons souvenirs des moments où je participais moi aussi aux grands battages collectifs de mils au village.  En ce moment, le battage de mil se faisait à la main quel que soit la quantité  d’épis étalé sur l’aire de battage et non par camion comme nous le voyons aujourd’hui. C’était un moment très agréable à part parce que tous les jeunes du village se regroupaient chaque jour pour battre le mil d’une famille après les récoltes. Pour le cas des très grandes familles, les jeunes pouvaient passer un, deux ou trois jours à battre le mil.  Des fois, pour que ça finisse vite, les jeunes du village invitaient leurs amis d’autres villages à venir les aider et cette invitation était réciproque entre amis des différents villages voisins. Je me suis arrêté pour observer les jeunes garçons à la tâche. J’ai constaté que pour eux, l’essentiel est de taper les haricots et d’avoir les grains, mais ils n’accordaient pas d’importance à la façon dont  bâtons doivent être alternés sur les haricots pour donner le son habituel. D’ailleurs, ils ne le savent pas parce que ce système de battage se pratiquait beaucoup pour le mil et cela a presque disparu au village. Les battages à la main sont remplacés par les camions. Avec online casino mes neveux, il manquait le rythme agréable que les coups de bâtons doivent donner pendant ce travail. Je me suis alors approché pour leur expliquer comment ça se passe et nous avons passé à l’expérience  qu”on peut visionner dans cette vidéo.

Il s’agissait d’expliquer à aux jeunes garçons que les coups des  bâtons doivent donner obligatoirement trois sons identiques et alternatifs en fonction de la tombée alternative des bâtons sur les haricots par trois colonnes mélangées.  Ici, nous étions cinq personnes. Donc, obligatoirement, il fallait un son donné par une seule personne et les deux autres sons donnés par deux groupes de deux personnes.  Si nous étions quinze personnes par exemple, les trois sons seraient donnés par trois groupes de cinq personnes. Cela reviens à dire que quel que soit le nombre de personnes, elles sont divisées entre trois groupes donnant chacun son bruit. Ces sons alternés par les coups des bâtons sur les haricots produisent ce rythme dont on a besoin. Les garçons ont bien compris l’explication, mais la pratique n’a pas été facile comme vous constatez dans cette vidéo.

Je me suis limité à leur donner des leçons sur comment les coups des bâtons doivent produire ce rythme, sinon, ceux qui l’ont pratiqué comme moi avant de rejoindre les villes, savent que  les coups de bâtons sont également accompagnés de chansons traditionnelles agréables. Ces chansons sont chantées par les jeunes en même temps qu’ils battent le mil. Ces chants sont plein de sens. Ils servaient encourager, taquiner, à conseiller les jeunes…

Tas de grains de haricots
Tas de grains de haricots

Avec ces explications, les jeunes garçons étaient très contents de découvrir cela pour une première fois. Quand les garçons ont fini de décortiquer les haricots, ça a été le tour de leurs mères de vanner les haricots et d’entasser les grains.

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Commentaires

sénégal
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C’était un moment très agréable à part parce que tous les jeunes du village se regroupaient chaque jour pour battre le mil d’une famille après les récoltes