Ne donnons pas aux enfants, le dégout de l’école !

14 November 2011

Ne donnons pas aux enfants, le dégout de l’école !

La baisse de niveau, le non respect des enseignants par les élèves se trouve de nos jours sur toutes les lèvres. Ça devient un slogan chez d’autres. Les élèves et les parents essaient toujours de situer la responsabilité au niveau des enseignants face à ce danger qui devient de plus en plus préoccupant. Certains parents, sans le savoir, ont tendance à rebeller leurs enfants contre les enseignants et leur donner le dégout de l’école.

J’ai assisté ce matin à une de ces scènes à Bamako au Mali. J’étais en moto, je me suis arrêté pour acheter une carte de crédit téléphonique et soudain, une petite fille de la 2ème année vient s’adresser à son papa, le vendeur de cartes, en ces termes :
– «Papa, notre institutrice nous demande de partir demain avec un cahier» fin de citation. Et, du coup, le papa a répliqué en ces termes :

– «Eloigne-toi de moi. Je ne te donne rien. Vos institutrices pensent que nous travaillons pour eux. Nous ne sommes pas là pour compléter leur frais de condiments journaliers. Ils profitent des enfants pour avoir de l’argent….»

Je ne pouvais vraiment rester sans intervenir dans cet échange entre le vendeur de carte et sa fille car on dit en bambara :«quand on voit une hyène sur un cadavre, ne lui disons pas de laisser le cadre humain, disons-lui de laisser notre cadavre ».Ensuite, je me dis avoir un devoir moral d’informer et de sensibiliser ce parent qui ne maîtrise pas le contour de ce qu’il pense, de ce qu’il dit au sujet de l’école. Surtout que c’était également l’occasion de sensibiliser en même temps, les parents qui se trouvaient là-bas sur place et qui ont même apprécié ce que j’ai dit. (Vous le verrez dans le texte).

Monsieur, excusez-moi de d’intervenir dans votre conversation avec votre fille même si ça ne me concerne pas. Je pense que ce n’était la meilleure façon d’agir avec l’enfant ! D’abord, le ton a été trop aigu avec elle et elle a même eu peur quand tu parlais et ensuite, je m’excuse encore, mais tes frais de cahiers et de bics ne peuvent rien servir dans la vie de l’institutrice.
J’interviens ici en tant qu’un père à l’enfant (selon la tradition africaine, malienne), en tant que citoyen malien et en tant qu’enseignant avec toute petite notion en la matière faisant allusion à tous les efforts que les enseignants déploient pour que les choses aillent mieux au niveau de l’enseignement surtout dans un monde moderne où la plupart des enfants sont très distraits en classe. Mais on dit bien en bambara : «on ne peut pas réconnaitre sous la pluie, que quelqu’un est en train de suer.»
Beaucoup de parents, sans le savoir, font rebeller les enfants contre les enseignants et veulent encore que les enfants respectent et croient à ceux qui sont chargés de les aider à forger leur avenir. Non, c’est difficile ! Tout de suite, tu viens d’étaler l’injustice et la corruption de l’institutrice sans preuve devant ton enfant sans avoir et elle va garder et grandir avec ça dans la mémoire contre tous les enseignants. Je pense qu’en matière d’éducation, surtout au sujet de nos propos avec les enfants sur les enseignants, nous devons beaucoup contrôler nos réactions. Nous devons aider les enseignants à réussir leur tâche, la construction du futur de l’avenir des enfants du pays. Faisons tout pour donner aux enfants, une bonne image sur les enseignants. Cela aidera les enfants à les aimer, à les respecter et à s’intéresser aux cours ! C’est tout à fait le contraire quand on essaie de dénigrer toujours les enseignants devant les enfants.

Et directement, au monsieur de répliquer :
– «j’ai déjà fait beaucoup de dépenses depuis l’ouverture et je ne sais même pas la nécessité de certaines de ces dépenses.» Fin de citation.

Ma réaction d’information, de sensibilisation, d’éducation, d’une manière volontaire, de ce parent face à ce buy cheap cialis online danger, se tenait à la présence de beaucoup de personnes qui semblaient être intéressés et qui semblaient intérieurement me donner raison et cela se sentais par la manière dont ils secouaient la tête, mais également, du coup, quelqu’un a pris la parole :
– «Monsieur l’enseignant, tout ce que vous venez de dire est vrai ! Beaucoup d’entre nous agissent ainsi sans connaitre les conséquences, sans connaitre qu’ils font du mal aux enfants, aux pays. Moi particulièrement, je ne pensais pas à tout ce que vous venez dire qui est très clair. Ça m’a donné beaucoup d’idée et désormais, j’en tiendrais compte». Fin de citation.»

Et à moi encore de répliquer que de toute façon, le monsieur n’a pas raison. Il vient de dire qu’il a déjà fait beaucoup de dépenses scolaires pour cette enfant sans connaitre la nécessité et là, il se permet d’accuser l’institutrice d’injuste sans pour autant avoir les preuves. Il vient de répondre qu’il n’a jamais été à l’école demandé l’institutrice de la nature de ces dépenses. Pourquoi il n’est pas allé ? Ce n’est même pas bien d’envoyer les enfants à l’école et passer toute l’année sans passer les voir et c’est ce que beaucoup de parents font ici chez nous !

Excusez-moi à présent, mais c’est juste pour qu’on sache que beaucoup de parents se font et font du mal aux enfants à pensant que l’éducation de l’enfant se limite à l’école. Non, entre l’école et la famille, c’est une complémentarité. Aucune ne doit faillir à son devoir, sinon, on prépare un mauvais fruit, donc mauvais citoyen !
Mes chers frères, l’école, c’est l’affaire de nous tous : Gouvernement, l’administration scolaire, enseignants, élèves, parents d’élèves, la rue, les familles! Chacun de son côté doit est sûr d’avoir bien accompli son devoir parce qu’entre tout ceux-ci, c’est la complémentarité! Et, donner une mauvaise image sur les enseignants, c’est de contribuer à dégrader, à dévaloriser l’enseignement, l’éducation, donc contribuer à la baisse de niveau.

Alors, donnons-nous la main, ayant la même voix, allons dans le même sens pour la promotion et le développement de l’éducation, de l’enseignement.

 

 

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