Un ami aux oiseaux et aux margouillats

9 July 2011

Un ami aux oiseaux et aux margouillats

Les petits oiseaux regroupés autour de l'eau et du mil chez CréaAlamaAlama,

Alama, artiste bogolan au Mali, prouve à travers son grand amour pour les animaux que, toute âme est âme. Lors de ma visite chez le créateur de modèles bogolans, j’ai remarqué qu’il éprouve un grand sentiment pour les oiseaux, qu’il les aime beaucoup.  Les petits oiseaux passent la journée entre le manguier et les grains de céréales jetés pour eux sur le virage de l’escalier du bâtiment.

Alama dans les activités de bogolan


Quand
je lui ai demandé,  Alama me répond que ce sont ses amis. “Ce sont mes amis, je leur donne de l’eau et du mil” Une conversation s’engage alors entre Alama et moi, alors qu’il est toujours concentré sur ces activités de création, sous les morceaux doux de reggae que les rastas aiment beaucoup. Moi aussi, j’aime les chansons reggae.

 

 

J’aime beaucoup les animaux, les petits insectes qui des fois, ont beaucoup besoin de notre secours. J’ai commencé à penser aux animaux depuis Mopti quand je voyais les margouillats mourir dans des flaques d’eau. J’étais logé non loin d’une flaque d’eau et chaque fois que je passais dans la journée, j’y trouvais un margouillat  mort. Quand J’ai vu ça une, deux, trois fois, je me suis alors dit que mon devoir serait de leur venir en aide avec de l’eau d’une manière qu’ils puissent facilement avoir accès à l’eau sans mourir. J’ai placé un récipient dans lequel je mets de l’eau pour les margouillats et par fini, j’ai remarqué que non seulement les margouillats, mais aussi les petits oiseaux sauvages étaient intéressés, en avaient besoin et alors, j’ai commencé à verser des grains de mil autour du récipient qui contient de l’eau. Les margouillats et les oiseaux y passaient la journée.


Alama créant des models de bogolan

Quand j’ai quitté Mopti pour venir résider ici à Bamako, je fais la même chose. Chaque jour, je mets de l’eau dans ce récipient et je verse du mil tout au tour. La manière dont tu vois, les eaux passent la journée ici entre ce manguier et l’escalier du bâtiment, mais comme c’est la ville, je vois moins de margouillats.  Non, je les aime vraiment et j’aime les rendre ce service”, nous raconte Alama.

N’as-tu pas trahi tes amis sauvages de Mopti ?

Bon, je ne les ai pas trahis, mais je pense toujours à eux. Je devais venir résider ici. Pour les oiseaux, eux ils peuvent voler, aller se débrouiller, mais pour les margouillats, ce n’est pas facile. J’ai pensé les capturer et les amener avec moi à Bamako, mais, bon, cela n’a pas été facile. Donc, je les ai laissés. J’aurais quand même appris que qu’ils fréquentent toujours cette place là, mais ils n’ont pas accès à l’eau et au mil. Je regrette cela beaucoup, mais bon, j’ai fait ce que je pouvais quoi ! Ici, nous sommes là, je m’occupe beaucoup de ceux d’ici. Même quand je voyage, je charge avant mon retour, quelqu’un de les entretenir comme je fais, mais je pense toujours à ceux de Mopti surtout au fait qu’ils n’ont plus accès à l’eau et aux grains de mil”, explique Alama

Qu’est-ce qui te fait mal dans cette collaboration avec tes amis oiseaux ?

Ce qui me fait mal, c’est que plusieurs fois, les éperviers viennent attaquer ces petits oiseaux ici. Je n’aime pas ça, mais bon comme eux aussi cherchent à se nourrir pour vivre, que faire!

On se débrouille, on fait ce qu’on peut. Voilà, c’est ça !”

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