De toute façon, ils vont arriver à destination
Le besoin de se rendre dans les villages s’impose au citadins et celui de se rendre dans les villes, aux villageois également. Ce déplacement s’effectue dans la plupart des cas, dans les taxi-brousses contrairement aux cars de lux qui relient les Régions entre elles.
Le déplacement entre les villages et les villes n’est pas quelques fois facile à cause du moyen de transport et l’état de la route, sauf si le village est situé à côté du goudron. Généralement ce sont des taxi-brousses qui relient les villages aux villes et ces véhicules de transport se trouvent dans toutes sortes d’états. C’est ici le cas de ce taxi qui relie Bamako-Kolokani avec des passagers à bord sur un trajet de 100 et quelques kilomètres. A le voir devant, on pense que c’est un vieux véhicule dont ceux qui le poussaient vers le garage ou chez le propriétaire ont été fatigués et l’ont laissé sur la route. C’est son bruit : « Gobo, gobo, paw, paw paw, gobo, gobo » et l’image des passagers à bord à travers la vitre qui font savoir que c’est un véhicule qui marche !
C’est généralement comme ça. Quand on a un besoin de se rendre dans un village un peu éloigné et qu’on doit voyager par les véhicules de transport en commun, il faut, dès la veille, se préparer psychologiquement à toute sorte de fatigue en cours de route. C’est à prendre ou à laisser si tu veux aller parce que c’est le seul moyen disponible pour effectuer ce déplacement.
Les passagers à bord, chacun se posant la question de savoir quand est-ce qu’ils vont arriver et comment, sont assis en se remettant à Dieu et répondant à travers la vitre, par leurs regards, aux pensées de tous ceux qui les regardent de passage. Ils savent déjà que chacun murmure intérieurement sur l’état du cheval jaune qui les transporte !
Le brave chauffeur qu’on peut confondre avec un mécanicien d’auto, parce qu’il est prêt à tout moment de se débrouiller seul pour les petites pannes fréquentes qu’il peut rencontrer sur la route, est assis, le ventre chaud sans manger de repas chaud.
Il connait la vitesse qu’il faut prendre avec son vieux cheval car comme on dit en bambara : « le mari d’une femme qui a mal au pied, sait sur quel côté sa femme se couche la nuit ». Le brave chauffeur, qui ne lutte pas contre le temps, va lentement, attentivement et patiemment pour arriver à destination avec les passagers qui sont aussi attentifs à chaque petit geste de leur chef de voyage.
De toute façon, ils vont arriver parce que le chauffeur est habitué !
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